La chapelle Notre Dame de l'Olive
La conque, mi-cultivée, mi-sauvage, qui lui sert de cadre, met en valeur cette modeste église, entourée de cyprès, d'oliviers et de pins.
Quoique par son architecture, elle soit fort modeste, elle n'en est pas moins intéressante par son emplacement et par les souvenirs qu'elle évoque.
On dit que ces lieux furent le théâtre, entre le comte Olivier, lieutenant de Pépin le Bref, et les Sarrazins, d'un combat où l'armée chrétienne sortit victorieuse. Son chef Olivier aurait donné son nom à la chapelle élevée en témoignage de reconnaissance. "O l'espada toumbara, una capella si bastira" (où l'épée tombera, une chapelle se bâtira), selon le dicton du pays. Mais on peut également penser que son nom lui vient de son appartenance à l'ordre des Olivétains.
Cette église, qouique isolée, fut paroisse, comme en témoigne le petit cimetière qui l'entoure. Cimetière fort ancien, si l'on en juge par la butte qu'il forme, car au cours des siècles on l'a souvent surchargé de terre. On y voit apparaître, de-ci de-là, quelques tombes à pierres dressées, de type wisigothique.
Contre le chevet se blottit de part et d'autre, une sacristie et un ermitage où vivait un ermite jusqu'en 1900.
Un groupe de fidèles, à la suite de M. Peyre, mort en 1982, s'est donné à coeur de restaurer ce vénérable monument et de refaire à neuf la charpente et la toiture.
L'édifice a subi de nombreux remaniements. On s'aperçoit en particulier que le mur Sud, épaulé de contreforts, est d'époque récente et qu'en le déplaçant vers le Sud, on a également déplacé le sanctuaire.
Mais le mur Nord, avec des assises d'appareil en épis, est peut-être contemporain des tombes à lauzes et donc de haute époque. Il a été contreforté à l'intérieur par deux arcades saillantes qui sont probablement romanes. On voit se dessiner dans ce mur, une porte qui, s'ouvrant au Nord, était sans doute la porte des morts. Quant à la porte d'accès actuelle, elle date de la restauration de 1806, chiffre inscrit sur le mur pignon.
On vénérait ici une statue en bois polychrome d'une Vierge à l'Enfant du XIVe siècle. Hélas elle a été volée en 1980.
Source : Les Corbières - Abbé J. GIRY - A.-F. MARE-VENE - M. BOUILLE - Imprimerie COOPIM